La honte, cette émotion qui nous relie plus qu’elle ne nous sépare
- Communauté MSC francophone

- 9 nov.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 16 nov.
On entend ou on se dis souvent des expressions comme :« Trop la honte", "oh, c’était tellement gênant ! », « t'es vraiment trop nul ! »… Elles traduisent peut-être plus qu’un simple embarras passager.
Derrière ce langage devenu courant, on peut sentir une forme de vulnérabilité accrue face au regard des autres, comme si notre rapport à nous-mêmes était devenu plus fragile, plus exposé.
La honte, se cache souvent sous ces mots légers. C’est une émotion que beaucoup d’entre nous préfèrent éviter, tant elle peut paraître inconfortable, presque insupportable. Comme si éprouver de la honte était, en soi, une faute. Pourtant, cette émotion dit quelque chose de profondément humain : notre désir d’être aimés, reconnus, accueillis tels que nous sommes.
Une émotion universelle mais mal comprise
Dans le programme MSC – Mindful Self-Compassion, la honte est un thème incontournable. À chaque cycle, elle suscite beaucoup de questions, de réflexions, et souvent une véritable curiosité. Les participants découvrent à quel point cette émotion, si intime et souvent silencieuse, est en réalité universelle.
Beaucoup réalisent aussi à quel point elle nous trompe :
Elle nous isole, alors qu’elle est vécue par chacun d’entre nous.
Elle nous donne l’impression d’être “mauvais”, alors qu’elle parle surtout d’un besoin d’amour et d’appartenance.
Elle fige notre regard sur nous-mêmes, alors qu’elle pourrait devenir un point de départ vers plus de bienveillance et d’ouverture.
Apprendre à reconnaître la honte, c’est comme poser une main douce sur une brûlure : cela apaise, cela reconnecte.
L’amour de soi comme contrepoids
La honte nous contracte, nous rétrécit. L’amour de soi, au contraire, élargit l’espace intérieur.Dans l’approche de l’autocompassion, on apprend à laisser la douceur et la compréhension venir rencontrer ces zones de honte. Ce n’est pas un exercice intellectuel, mais une expérience vécue, parfois émouvante : celle de sentir qu’au cœur même de la honte se trouve notre humanité partagée.
Écouter les voix qui vivent en nous
Souvent, plusieurs voix se font entendre : la voix critique, celle qui juge ; la voix blessée, qui voudrait disparaître ; et celle, plus sage, qui aspire à la compassion.Prendre le temps de les écouter, c’est déjà transformer notre rapport à la honte. Cela peut se faire dans le silence d’une méditation, dans un dialogue intérieur, ou simplement en prenant conscience des pensées qui nous traversent.
Et si, la prochaine fois que vous ressentez la honte monter, vous la considériez non comme une ennemie, mais comme un signal d’attachement — la trace d’un besoin profond d’être aimé et accepté ?
Inspiré des programmes MSC (Mindful Self-Compassion) et Autocompassion pour la honte de Kristin Neff et de Chris Germer.
Ecris pour la communauté MSC par: Christophe Fraefel



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