Pourquoi la bienveillance envers soi fait peur au monde professionnel ?

J'ai pu constater dans mes accompagnements que lorsque que les personnes qui managent font face à une difficulté, un de mes réflexes est de leur proposer de se traiter avec douceur et gentillesse. Et bien souvent, j’observe une certaine réticence de leur part.

Non pas parce qu’elles n’y croient pas. Mais parce qu’au fond, elles ne savent pas vraiment ce que cela veut dire car elles ne l’ont pas expérimentées. Et face à un modèle de performance qui valorise les coups de pression et de culpabilité, il est normal d’en douter.

Se traiter avec douceur et bienveillance c'est faire preuve d'autocompassion. Dis autrement, c'est se traiter de la même manière qu'on le ferait pour un·e ami·e qui traverse une difficulté.

Alors malheureusement j’entends encore trop :

• “Si je lâche un peu la pression, j’ai peur de ne pas être efficace”

• “Si je m’écoute trop, j’ai peur de ne plus être motivé·e »

• “Je ne sais pas comment me traiter avec douceur, je ne l’ai jamais fait…"

• "Si je le fais, est-ce que je ne vais pas passer pour un·e égoïste ?"

Derrière cette peur de la bienveillance envers soi, je ressens la peur du vide et de l'effondrement. Mais c’est tout le contraire qui risque d’arriver lorsqu’on fait preuve d’autocompassion. On ne s’effondre pas, on se retrouve. Tel un filet bienveillant et sécurisant, l'autocompassion émerge parce que nous traversons de la difficulté.

Et les recherches sont nombreuses pour témoigner que :

🌿 Le niveau d’exigence ne baisse pas, au contraire il transforme notre rapport à l’échec.

🌿 Le détachement émotionnel face à la souffrance nous rend plus résilient.

🌿 Prendre soin de soi permet d’être plus attentionné envers les autres et de construire des relations saines et stables.

Alors si vous ressentez qu’il est temps de sortir du mythe de l’épuisement comme preuve de votre valeur managériale, vous pouvez compter sur l'autocompassion : telle une force tranquille qui vous aide à traverser les défis sans vous perdre et à réussir sans vous abîmer.

Ecrit pour la communauté MSC : Estelle Copinet