L’autocompassion, un pilier de la santé mentale désormais pris au sérieux
- Christophe Fraefel
- 29 mai
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 14 juin

Longtemps reléguée à la marge des approches psychologiques, l’autocompassion s’impose aujourd’hui comme une réponse essentielle aux enjeux de santé mentale, notamment chez les professionnels soumis à une forte pression émotionnelle.
Une étude récente menée en France et publiée en mai 2025 dans BMC Psychology montre à quel point des programmes basés sur l’autocompassion peuvent améliorer la résilience et réduire l’épuisement émotionnel, en particulier dans le domaine médical.
Quand les soignants prennent soin d’eux-mêmes : les effets du programme MBCARE
Le programme MBCARE (Mindfulness-Based Compassion and Resilience Enhancement) a été proposé à un groupe de médecins et infirmiers. En huit séances de trois heures réparties sur un mois, les participants ont été invités à explorer des pratiques de pleine conscience et d’autocompassion, adaptées à leur réalité professionnelle.
Les résultats sont parlants :
📉 Réduction significative de l’épuisement émotionnel
📈 Augmentation du sentiment d’accomplissement personnel
😊 Amélioration de l’affect positif face à des situations émotionnelles
Ces données confirment que l’autocompassion n’est pas une tendance passagère ou un concept flou, mais une compétence émotionnelle concrète, qui s’apprend et qui porte ses fruits.
MSC : une réponse structurée et accessible à tous
Au-delà du contexte hospitalier, c’est aujourd’hui dans la société civile que le programme MSC (Mindful Self-Compassion) rencontre un intérêt croissant. Développé par les psychologues Kristin Neff et Christopher Germer, ce programme de 8 semaines est désormais proposé dans le monde entier, et notamment en Suisse, en France, en Belgique et au Canada.
Le MSC offre un cadre progressif pour :
apprendre à se parler avec bienveillance plutôt qu’avec jugement ;
cultiver la présence consciente dans les moments difficiles ;
développer une force intérieure douce mais résiliente ;
faire de l’autocompassion un réflexe au lieu d’un effort.
Des études scientifiques ont démontré que le MSC contribue à :
une réduction significative de l’anxiété, du stress et de la honte ;
une meilleure régulation émotionnelle ;
une amélioration du bien-être général.
Il ne s’agit donc pas d’un luxe spirituel, mais d’un outil psychologique validé scientifiquement, capable de transformer notre manière de vivre avec nous-mêmes.
Un changement de paradigme : la force tranquille de la douceur
À une époque marquée par la productivité à tout prix, l’épuisement mental et la comparaison permanente, l’autocompassion propose un changement de paradigme : au lieu de se battre contre soi-même, apprendre à s’accompagner avec la même chaleur que celle qu’on offrirait à un ami cher.
Cette évolution est visible dans la recherche, dans les hôpitaux, dans les écoles… et chez un nombre croissant de personnes qui redécouvrent le pouvoir apaisant d’un regard tendre envers soi.
Pour aller plus loin : livres et ressources utiles
L’Autocompassion – Christopher Germer
S’aimer, ça s’apprend – Kristin Neff
Mon cahier d’autocompassion en pleine conscience – Editions Jouvence
Le programme MSC en ligne ou en présentiel, proposé dans de nombreux centres francophones
Le thème de l’autocompassion n’est plus un luxe ou un sujet secondaire. Il devient une ressource clé pour prévenir le burnout, améliorer la qualité de vie et favoriser une relation plus saine avec soi-même. Que ce soit à travers des initiatives comme MBCARE ou grâce au programme MSC, une nouvelle culture du soin de soi émerge, fondée non sur la performance, mais sur la tendresse et la conscience.
Lien sur l'étude: BMC Psychology
Comments